1. La naissance légendaire de Tengisou
Il y a fort longtemps, à Tado, la princesse Aligbonu se perdit en forêt alors qu’elle cherchait du bois mort. Elle y rencontra la panthère Agassou, qui la força. De cette union naquit un enfant mâle au physique redoutable : Tengisou. Il avait l’apparence sauvage d’un fauve, avec la peau tachetée et des griffes acérées.
2. Le meurtre fondateur et l’exil
Tengisou eut un fils nommé Hunnugoungoun. Ce dernier fut accusé d’avoir eu une relation incestueuse avec la femme d’Ajanukohune. Ce dernier, furieux, lui rappela ses origines animales. Dans un accès de colère, Hunnugoungoun tua Ajanukohune et s’enfuit de Tado pour s’installer à Davie (Alada). Ce meurtre lui valut le nom d’Ajahuto, signifiant « tueur de Aja ». Il emporta avec lui les objets sacrés de sa lignée :
- les dieux domestiques,
- les restes de son père,
- la statuette d’Agassou,
- le siège royal Hunja, et
- les deux lances de Tengisou. Il s’établit à Togudo, près de Davie.
A alada, ils crystalliserent le vodoun Ayizan (la natte de la terre) en reconnaissance au principe, qui les héberge.
3. La fondation des trois royaumes Agassouvi
Kapon, dernier descendant connu d’Ajahuto, eut trois fils : Avesou, Te-Agbanlin et Do Aklin. Une querelle éclata entre eux, les poussant à se séparer.
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Avesou resta à Alada,
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Te-Agbanlin fonda le royaume de Porto-Novo au sud,
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Do Aklin se dirigea vers le nord, à Dahomé (Abomey), avec les reliques sacrées d’Agassou, le totem familial.
Ainsi naquirent, selon la légende, les trois royaumes des Agassouvi : Alada, Porto-Novo et Dahomé (Abomey).
Source :
- Dahomey 1930 : mission catholique et culte vodoun, L’œuvre de Francis Aupiais (1877-1945), missionnaire et ethnographe, Martine Balard
- Du Danxome d’alors, Susuji Behanzin